Véritable fléau à l’origine de nombreux contentieux suite à la vente d’un bien immobilier, la mérule est un champignon qui s’attaque au bois d’œuvre, causant des dommages parfois considérables. Comment se propage ce champignon xylophage dans une habitation ? Comment détecter et traiter la mérule de manière efficace ?
Qu’est-ce que la mérule ?
Le terme de mérule regroupe plusieurs espèces de champignons xylophages, c’est-à-dire qui se nourrissent de cellulose que l’on trouve notamment dans le bois.
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La plus présente dans les habitations est de loin la mérule pleureuse (serpula lacrymans). Cette dernière est facilement identifiable puisque des gouttes d’eau colorées coulent de ce basidiomycète, à la manière de larmes.
Présente dans les logements mal ventilés et humides, elle s’attaque tout particulièrement au bois d’œuvre, notamment les charpentes, les planchers et plafonds. Elle dégrade d’ailleurs tout ce qui peut contenir de la cellulose comme les papiers peints ou les livres.
Les dommages occasionnés sont souvent considérables en raison de sa vitesse de propagation, mettant même parfois en péril la solidité de la construction. Cela vaut d’ailleurs à ce champignon de nombreux surnoms au rang desquels « cancer des bâtiments » ou « lèpre de la maison ».
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Pourquoi est-il compliqué de s’en débarrasser soi-même ?
Nombreux sont les propriétaires qui, confrontés à la mérule, décident de s’en débarrasser par eux-mêmes. Pourtant, malgré les traitements proposés sur le marché, force est de constater que cela reste complexe et souvent inefficace.
Et pour cause puisque le « cancer des bâtiments » n’est pas un champignon comme les autres :
- s’il a besoin d’humidité pour se propager, il se contente de peu puisqu’un taux de 22% lui suffit ;
- les syrrotes de la mérule, les filaments dédiés à puiser les nutriments et capter l’eau, peuvent traverser les maçonneries et même l’asphalte. Un traitement efficace contre la mérule implique donc de traiter les environs. Les produits proposés aux particuliers dans le commerce ne sont pas suffisamment puissants. Toute tentative est vouée à l’échec ;
- la prolifération de la « lèpre de la maison » est exponentielle : alors qu’un champignon ordinaire produit 100 000 spores disséminés dans l’atmosphère pour se reproduire, la mérule en produit 10 000 fois plus. Il est donc essentiel de réagir vite car quelques mois suffisent pour que les dommages soient irrémédiables et mettent en péril le bâtiment.
Diagnostic et traitement anti-mérule : quand faire appel à un professionnel ?
Prévention et traitement
Des champignons apparaissent sur le bois dans votre logement ? Sans attendre, il est important de faire appel à un diagnostiqueur immobilier pour qu’il vérifie dans les meilleurs délais s’il s’agit ou non de ce champignon. Si celui-ci est bien visible, c’est que sa propagation est déjà à un stage avancé. Il y a donc urgence à prendre des mesures.
A ce jour, il n’existe pas de traitements précis. Celui-ci dépend de la configuration des lieux, de l’état de la propagation. Seul un diagnostiqueur immobilier professionnel peut déterminer quel traitement est le plus adapté et sur quel périmètre il doit intervenir.
La prévention reste aujourd’hui le meilleur moyen de lutter contre ce champignon. Celle-ci peut être destructive, ce qui peut freiner les propriétaires. En effet, la mérule peut se développer entre deux cloisons, sous un plancher ou dans un mur. Il est alors souvent obligatoire de percer pour s’assurer que l’habitation est indemne ou pour confirmer la présence de ce nuisible.
Diagnostic mérule en Bretagne et à Rennes
Si un diagnostic est obligatoire pour l’amiante ou encore pour les termites, en revanche, en ce qui concerne la mérule, le cadre légal reste flou. Certes, la loi ALUR commence à en dessiner les contours, mais il n’est question que de trois obligations informatives et nullement contraignantes :
- en cas de constatation de la présence de mérule dans un bâtiment par un syndic de copropriété, une agence immobilière ou un locataire, il faut en informer le propriétaire. Un signalement doit ensuite être effectué par ce dernier à la mairie dont dépend le logement ;
- si la détection de mérule fait suite au passage d’un diagnostiqueur immobilier, celui-ci a obligation d’en informer les services publics compétents ;
- un arrêté préfectoral doit être pris pour signifier la présence de ce champignon dès lors que plusieurs signalements sont effectués dans une même zone géographique.
La Bretagne est aujourd’hui la région française la plus durement impactée par la mérule, en particulier dans le Finistère. Les grandes agglomérations telles que Rennes n’en sont pas indemnes. C’est la raison pour laquelle les notaires exigent un diagnostic mérule pour une plus grande transparence de la transaction. Si sa présence est avérée mais que la vente a bien lieu, le vendeur se dégage de toute responsabilité, l’acquéreur ayant eu connaissance de cet état de fait.